10 chiffres pour comprendre la bataille de Verdun

 VIDÉO. Il y a 100 ans, Français et Allemands s'entretuaient dans la boue, la terreur et la vermine. 10 chiffres pour comprendre une effroyable boucherie. 

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Temps de lecture : 4 min

Dix mois. C'est la durée de la bataille, l'une des plus sanglantes de l'histoire avec celle de Stalingrad, en 1942. Elle va durer du 21 février au 19 décembre 1916 au nord-est de la ville de Verdun, en Lorraine, l'une des principales places fortifiées de l'Hexagone. L'Allemagne s'agace de cette menace vers ses lignes, elle veut prendre les forts afin de mettre toutes les chances de son côté, avant de lancer de nouvelles offensives contre les Français. Ces derniers vont défendre les positions jusqu'à la victoire, la ville devenant ainsi le symbole de la résistance tricolore.

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2,3 millions de combattants. Environ 1,1 million de soldats côté français contre 1,2 million côté allemand : deux nations vont s'enterrer dans la terre, dans un duel à mort, pour finalement ne déboucher sur aucun gain territorial. Les Allemands, qui n'arrivent pas à percer, justifieront par la suite leur attaque en expliquant qu'ils voulaient « saigner » l'armée française.

9 jours. Le laps de temps qui permet à l'état-major français de renforcer ses positions et de sauver la ville. Les Allemands devaient attaquer le 12 février, avant de changer d'avis en raison de conditions météo épouvantables. Un délai que met à profit le général Joffre pour organiser la défense de la ville, enfin convaincu de l'imminence d'une attaque. Il déplace plusieurs troupes dont le 20e corps, qui était près d'Épinal. À quelques jours près, la ville tombait.

700 000 victimes. Pour tous les historiens, Verdun a été une véritable saignée dans chaque camp. 160 000 morts du côté français, 140 000 chez les Allemands. À ces pertes s'ajoutent environ 400 000 blessés. Quasiment toutes les familles sont touchées par la tragédie. Cent ans plus tard, on retrouve régulièrement des ossements d'anciens soldats.

50 millions d'obus. Un déluge de feu s'abat sur la région pendant des mois, laissant des cicatrices encore visibles sur le terrain – un million d'obus sont ainsi tirés le premier jour de l'offensive. On sent parfois la terre trembler plus de 100 kilomètres à la ronde. Un quart des munitions n'aurait pas explosé pendant la bataille.

10 citations. Pour le régiment d'infanterie coloniale du Maroc (RICM), l'unité la plus médaillée de France. En octobre 1916, le régiment reprendra le fameux fort de Douaumont aux Allemands, aidé par des auxiliaires sénégalais et somaliens, ce qui lui vaut la Légion d'honneur pour haut fait d'armes.

65 kilomètres. La longueur de la « Voie sacrée », une route qui va permettre d'alimenter en hommes, en vivres et en matériel la zone des combats. Jour et nuit, une noria de camions et de véhicules fait la navette dans les deux sens, entre Bar-le-Duc et Verdun. Surnommé « le chemin de l'enfer » par les Poilus, cet axe vital va permettre d'organiser les rotations des combattants dans les tranchées tous les 10 ou 15 jours, sur ordre de Pétain, afin de supporter les assauts. Les deux tiers de l'armée française vont ainsi combattre à Verdun.

350 Avions. Avec un net avantage pour les Allemands et leurs 280 appareils déployés sur les opérations. Les avions servent à repérer les objectifs derrière les lignes afin d'aider le réglage des tirs d'artillerie. Les exploits des As du ciel – comme les Français Georges Guynemer et Charles Nungesser –, relatés dans les journaux, fascinent l'opinion publique.

58 ans. L'âge du général Pétain, dépêché sur place par Joffre pour reconquérir le terrain perdu. Mais Pétain préfère résister et tenir la place plutôt que de sacrifier inutilement les hommes dans des offensives stériles, ce qui lui vaut une réelle popularité chez les Poilus. C'est également à Verdun que combat un jeune capitaine plein d'avenir : Charles de Gaulle, qui est blessé et fait prisonnier à Douaumont, en mars 1916. Il essayera cinq fois de s'évader jusqu'à sa libération, en 1918.

6 Villages martyrs. Bezonvaux, Fleury devant Douaumont, Beaumont en Verdunois, Cumières le Mort Homme... Dans la région des combats, une dizaine de bourgs ont été anéantis par les bombardements. Six villages furent carrément rayés de la carte et jamais reconstruits. Officiellement déclarés « morts pour la France », ils restent administrés par des maires nommés par le préfet de la Meuse. Au nom du souvenir.




À lire : Verdun, la bataille du siècle, Géo Histoire.

À voir : Apocalypse Verdun, dimanche 21 février, sur France 2.

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Commentaires (34)

  • Biglotron

    Je trouve votre commentaire emprunt d'une grande sagesse... Tout en pensant avec amertume à cette définition donnée de la baillonnette : une arme avec un prolétaire à chaque extrémité.

  • AdLib

    Je suis toujours gênée par ce genre de question, qui raye d'un trait de plume le sacrifice de millions de soldats, lesquels n'avaient effectivement rien demandé à personne et à qui on n'a pas non plus demandé s'ils étaient d'accord pour aller se faire exploser à Verdun ou ailleurs.
    Mais, tout de même, j'avoue leur être éminemment reconnaissante d'avoir conservé la France française, finalement, même si une France allemande aurait tout aussi bien pu être un avenir "enviable" peut-être.
    Par respect pour tous ces morts, pour ma part, je leur dis "merci" et j'évite de laisser penser que leurs sacrifices auraient été inutiles : ils ont de toute façon fait progresser non seulement la France, mais l'Europe tout entière, et, si nous sommes aujourd'hui un continent envié pour sa richesse, son confort, sa qualité de vie et sa culture, c'est tout de même bien parce que l'Histoire, avec un grand "H", nous a amenés, dans nos pays, à ne pas refuser les combats qui s'imposaient, boucherie ou pas.
    Le problème, je crois, est toujours la sempiternelle question : a-t-on vraiment le choix de faire la guerre ou de ne pas la faire, quand on vous la déclare ?
    Je ne suis pas convaincue que la réaction de la France, aujourd'hui, serait encore à la hauteur de la situation, si de telles attaques se réitéraient : faut-il s'en réjouir ? Peut-être, peut-être pas. Un pays doit-il se battre pour continuer d'exister et continuer de jouir de sa liberté ? Faut-il "mourir pour des idées", et... "lesquelles", comme questionnait Brassens ? Les jeunes de Daech répondent... Faute qu'on ait su faire naître en eux d'autres idées à défendre.

  • AdLib

    Il fallait bien sûr lire, dans mon précédent message, "guerre russo-japonaise", plus utile à connaître par les élèves pour comprendre les Révolutions russes de 1917...