Monde arabe : 70 millions d'analphabètes

Publié le 10 Septembre 2010

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L'Organisation des Nations Unies, de la science et de la culture (UNESCO) définit une personne analphabète lorsqu’elle ne sache pas lire et écrire une phrase simple sur leur vie quotidienne.

A l'occasion de la journée arabe de lutte contre l'analphabétisme, le 8 janvier 2010, l'Alecso* a tiré la sonnette d'alarme sur l'échec de la stratégie arabe engagée en 1978.
Le nombre d'analphabètes ne cesse en effet de croître : 50 millions en 1970, 60 millions en 1990 et près de 70 millions en 2005 (8 % du total mondial). Avec un taux d'analphabétisme d'ores et déjà supérieur à 25 % pour les hommes (15 ans et plus) et à 40 % pour les femmes, le monde arabe fait presque aussi mal que l'Afrique subsaharienne (respectivement 29 % et 42 %).

Et la situation devrait empirer : 20 % des enfants de 6 à 11 ans et 40 % des 12 à 17 ans ne sont pas scolarisés. Ce qui représente près de 23 millions de jeunes exclus de l'école. Et autant d'analphabètes pour demain.

La situation la plus dramatique est celle de l'Égypte, avec 20 millions d'analphabètes, dont 13 millions de femmes et 7 millions d'hommes. Suivie notamment par le Maroc (10 millions), l'Irak (8 millions), le Soudan (7,9 millions), l'Algérie (6,5 millions) et le Yémen (5 millions).

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Les livres publiés dans le monde arabe ne représentent que 1,1% de la production mondiale. Et la traduction ? Nulle ! « Les Arabes n’ont sans doute pas besoin des autres. Dans leur suffisance, ils ignorent ce qu’est la curiosité. À preuve, il suffit de comparer les 284 millions d’habitants des 22 pays de la Ligue arabe avec les 11 millions habitants d’un petit pays comme la Grèce. Et bien, le petit pays en question traduit cinq fois plus d’ouvrages par an que l’ensemble des pays arabes » [2]

En plus, leur richesse ne profite pas au développement de leurs pays. Les femmes n’ont que 5,3% des sièges au niveau des parlements. [3]

Indépendamment des chiffres, les auteurs du rapport montrent du doigt le modèle d’éducation dans le monde arabe. La famille est fondée sur l’autorité parentale qui refuse à l’enfant le droit d’exprimer son désaccord.

C’est un problème grave étant donné la place du savoir en Islam. L’ordre de lire est le premier verset du Coran révélé au Prophète et cela signifie que le savoir revêt plus d’importance que la prière et le jeûne.

L’absence de la recherche scientifique a entraîné la sclérose de la pensée et l’inhibition de la réflexion, d’où le sous-développement, l’absence d’édition et de documentation.

Les seuls livres qui prolifèrent dans le monde musulman portent sur les pratiques du culte, alors que l’islam ne se limite pas au culte, il s’étend à tous les domaines de la vie et englobe tous les aspects du savoir.

Notes

[1] Le Jeune Indépendant, 23 janvier 2005

[2] Rapport du PNUD 2003

[3] El-Watan 8 février 2005

 


* Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences, Tunis
www.alecso.org

La Tunisie mise et investit dans la jeunesse et l'éducation !


Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Maroc

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